La crise de la Covid-19, facteur d’accélération de la transformation numérique… et d’immobilisme du marché de l’emploi 
IESF, Ingénieurs et Scientifiques de France, annonce la publication ce 22 juin de sa 32ème enquête annuelle socio-professionnelle sur la situation des ingénieurs, réalisée de février à mi-avril 2021 via un questionnaire en ligne. Plus de 53.000 réponses ont été recueillies, une participation en augmentation de plus de 6 % sur l’année précédente.
L’année 2020 a été frappée par deux vagues de confinement liées à la situation sanitaire qui ont fortement impacté l’activité des entreprises. Concernant la population des ingénieurs (d’environ 1 160 000 membres à fin 2020), globalement, les conséquences se sont concentrées sur l’insertion des jeunes et une réduction sensible des recrutements dans un marché de l’emploi qui s’est figée.
Certains secteurs, comme celui du transport, et certaines régions (Occitanie et Nouvelle-Aquitaine) ont été les plus fortement impactés :
Une forte chute des recrutements, avec 109 000 recrutements en 2020 versus 131 000 en 2019, mais la nature des difficultés rencontrées par les recruteurs (i.e. Ingénieurs d’études) demeure identique à celle des années précédentes. De même les mobilités professionnelles ont été moins nombreuses (-16%).
Une insertion professionnelle perturbée, le taux de chômage atteignant 4.7% contre 3.6% en 2019. L’augmentation concerne surtout celles et ceux qui n’étaient pas en emploi avant la crise sanitaire et en particulier les plus jeunes, la proportion de jeunes diplômés en recherche d’emploi ayant pratiquement doublé. Aussi notable, 17% de celles et ceux
qui ont poursuivis leurs études ont pris cette décision du fait de la crise. Globalement, les ingénieurs en recherche d’emploi sont 43% à estimer que la crise sanitaire les a empêchés de trouver un nouvel emploi et 32% pensent qu’elle est une des causes de leur départ ou perte d’emploi.
Un salaire médian de 58 900 € (en activité) qui indique que les salaires ne semblent pas avoir été impactés en 2020 s’affichant au même niveau que ceux de 2019. Le salaire brut est de 35 000 € en début de carrière et se situe vers 100 000 € en fin de carrière avec des disparités selon les secteurs d’activité.
L’ouverture sociale progresse avec aujourd’hui trois fois plus de chance pour un jeune de devenir Ingénieur comparé au début des années 1980. L’ouverture sociale est favorisée grâce au nombre croissant de bourses d’études et au net développement de la formation en alternance (+8% par an).
La transformation numérique a été grandement accélérée par la crise sanitaire avec 70% des ingénieurs qui sont activement engagés dans la transformation numérique de leur entreprise, la protection des données arrivantes nettement en tête des enjeux éthiques de la digitalisation. La crise sanitaire a contribué à une accélération des changements de l’organisation quotidienne (61%) et des méthodes de travail en équipe (64%). 57% des ingénieurs ont dédié un espace au télétravail à leur domicile mais seulement 27% ont adopté la déconnexion numérique.